
Dans le cadre du Jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail, la CSD Construction reçoit avec consternation les données rendues publiques aujourd’hui par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
En effet, la CSD Construction constate non seulement que l’année 2018 figure parmi les pires années de la décennie en termes de décès liés au travail, mais elle est la plus dévastatrice quant aux accidents de travail et de maladies professionnelles. Depuis 2017, il y a eu une augmentation de près de 5500 accidents de travail et de 1783 maladies professionnelles.
Sans surprise, l’industrie de la construction est celle qui affiche le plus grand nombre de décès et d’accidents de travail et l’année 2018 a été l’une des pires de la décennie en terme d’accidents. Au niveau des décès, encore ici, aucune amélioration n’a été observée depuis 10 ans. Nous ne le répéterons jamais assez : l’industrie de la construction est la plus dangereuse au Québec.
« Ce n’est pas normal ni acceptable de croire que nous en sommes encore là, s’indigne Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD). Devant l’étendue des possibilités que nous avons, notre société évolue dans de nombreux domaines, mais inimaginablement, ses travailleuses et ses travailleurs y laissent encore leur santé et trop souvent leur vie. Ce bilan accablant témoigne de l’urgence de revoir le modèle québécois en santé et sécurité au travail pour ramener la prévention au cœur des actions ».
Refonte en profondeur de la Loi sur la santé et la sécurité au travail
En janvier 2019, le ministre du Travail, Jean Boulet, a affirmé vouloir réformer la Loi sur la santé et la sécurité au travail prétendant que le Québec « est nettement en arrière des autres régimes quand on se compare à ce qui se fait ailleurs ». Selon lui, la Loi a grand besoin d’être dépoussiérée.
« Les chiffres démontrent non seulement qu’il faut la dépoussiérer, mais qu’un grand ménage doit être fait. Sans aucun doute, le Québec a un immense travail à faire pour améliorer la prévention en matière de santé et sécurité afin de corriger les causes à la source. Année après année, seulement 15 % du budget total de la CNESST est destiné à la prévention alors que 85 % va en réparation. Le gouvernement doit prendre des mesures fortes et concrètes pour renverser la tendance. Il faut absolument que la refonte de la Loi se consacre à la prévention une fois pour toute. L’objectif, c’est zéro décès », d’ajouter le président de la CSD.
Mais encore, la Loi sur la santé et la sécurité du travail ne s’applique pas dans son intégralité à l’industrie de la construction. La CSD Construction rappelle que des dispositions touchant le comité de chantier et le représentant à la prévention devraient évidemment être prévus lors de la réforme de la loi.