Un jugement qui va à l’encontre de la conciliation travail‐​famille


La CSD Construction ne partage absolument pas les conclusions du jugement rendu par le juge administratif Raymond Gagnon concernant l’embauche locale dans l’industrie de la construction. Alors que ce dernier prétend « que le modèle est désormais dépassé », nous trouvons au contraire qu’il est plus que jamais d’actualité, alors que les travailleuses et les travailleurs de l’industrie revendiquent mur à mur la conciliation travail‐​famille.

Dans une industrie où les déplacements sont fréquents et où les moments à la maison, en famille, sont déjà difficiles à acquérir et à maintenir, le modèle actuel de priorité de main-d’œuvre aux travailleuses et aux travailleurs des régions favorise le travail à proximité de la maison. « Nous ne comprenons pas du tout la position d’un juge qui prétend que c’est d’actualité d’envoyer des travailleuses et des travailleurs de Montréal travailler au Saguenay – Lac‐​Saint‐​Jean et vice‐​versa. Le juge ne fait absolument pas une bonne lecture de la situation et fait obstacle à la conciliation travail‐​famille au profit de l’économie. Nous sommes extrêmement préoccupés », de commenter le président de la CSD Construction, Carl Dufour.

La position de la CSD Construction est ferme : la priorité de main-d’œuvre doit d’abord être accordée aux travailleurs de la région et la conciliation travail‐​famille doit être favorisée. « Depuis 1982, la loi et les conventions collectives prévoient ces dispositions et à ce jour, rien n’a démontré que l’économie était affectée par celles‐​ci », d’ajouter le président.

Mais encore, le jugement établit que les dispositions négociées sont non‐​conformes à la Charte et limitent la liberté de travailler en région. La CSD Construction soutient que les dispositions négociées sont conformes à la Charte et à la loi et à notre avis, aucune violation n’a été faite. Pour la CSD Construction, le jugement doit faire l’objet d’une demande de pourvoi par les syndicats.